En Asie, la corruption fait partie du quotidien. « Le nouvel Indice de perception de la corruption (IPC) 2022, publié le 31 janvier par l'ONG Transparency International (TI), indique que la « grande corruption reste courante » dans de nombreux pays de la région Asie-Pacifique et que « la situation générale ne s'est guère améliorée ». En tête des pays considérés comme les plus corrompus, l'organisation cite en particulier l'Afghanistan, le Cambodge, la Birmanie et la Corée du Nord. À l'inverse, les mieux notés selon le rapport sont Singapour, Hong-Kong et le Japon » rapporte l’ONG.
Le nouvel indice de perception de la corruption a été publié fin janvier. Transparency International note avec justesse le lien évident entre privations de libertés individuelles et corruption, l’arbitraire marchand main dans la main avec les dessous de table. « Les régimes consolident leur pouvoir en réduisant l'espace civique avec plus de lois draconiennes qui limitent la liberté d'expression ou de critique - et ne risquent aucune poursuite en emprisonnant ceux qui s'opposent à eux », explique le rapport.
« L'ONG internationale, basée à Berlin, a déclaré que « la grande corruption reste courante, et la situation générale ne s'est guère améliorée ». Bien que le rapport note le combat authentique de plusieurs pays asiatiques contre la corruption, la région a reçu la note moyenne de 45 points sur 100 pour la quatrième année consécutive. L'IPC classe 180 pays et territoires à travers le monde selon les niveaux de perception de la corruption du secteur public, la note de 0 signifiant une corruption maximale. En tête des pays asiatiques les plus « propres » en termes de corruption, on compte Singapour, Hong-Kong et le Japon qui ont été notés respectivement 83, 76 et 73 sur 100. Les notes les plus basses sont enregistrées en Afghanistan (24), au Cambodge (24), en Birmanie (23) et en Corée du Nord (17) », explique le communiqué.
Les observations de l’association ne sont pas une surprise. Les plus grands scandales internationaux de corruption de ces dernières années ont montré la place centrale d’institutions ou de personnalités d’Asie.
Les enquêtes judiciaires sur des soupçons visant l’attribution de compétition ou d’obtentions de droits de transmission se sont multipliés ces dernières années. Tous sports confondus, à partir du moment où des enjeux financiers sont là, le risque de corruption s’invite. C’est ce qu’explique l’Agence française anticorruption (AFA) dans un communiqué annonçant la publication de deux guides de prévention.
« La lutte contre la corruption dans le sport est devenue ces dernières années un enjeu international dont la France a pris toute la mesure. L'attribution récente à notre pays de l'organisation de la Coupe du monde de rugby 2023 et des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 constitue un levier pour l'engagement de travaux visant à prévenir et détecter les atteintes à la probité dans l'organisation de compétitions aussi bien que dans la pratique sportive quotidienne et la conduite de la politique publique de promotion du sport. Tous les acteurs du sport, athlètes, supporters, organisateurs, ont ainsi un rôle à jouer pour assurer un sport plus intègre et plus éthique » explique le communiqué.
En partenariat avec le ministère des Sports, l’AFA a donc aidé à la rédaction de guides destinés aux Fédérations sportives et aux responsables du secteur, fonctionnaires en tête : « À partir de situations concrètes variées, sélectionnées par un groupe de travail, ces guides apportent des explications juridiques et pédagogiques pour maîtriser le risque d'atteinte à la probité dans l'action quotidienne des acteurs du monde du sport. Les fiches pratiques proposées présentent, outre la résolution d'un cas pratique sous forme de QCM, des références réglementaires et des recueils de bonnes pratiques. Sont notamment abordés les thèmes suivants : gestion des ressources humaines, commande publique, octroi de subventions, cadeaux et invitations, utilisation d'équipements collectifs, relations aux équipementiers et fournisseurs, billetterie, recherche de sponsors, trucage des compétitions ».