Protéger leur population, et au-delà l’écosystème marin. « Greenpeace Afrique sollicite des gouvernements Ouest africains le renforcement de la surveillance des océans de la région et la protection des ressources halieutiques contre toute forme de pêche illégale, non déclarée et non réglementée. Après avoir alerté sur la présence suspecte d'un chalutier-usine dans les eaux sénégalaises, il a été constaté que ce même navire, immatriculé en Russie et appartenant à une société namibienne pour le compte de la société islandaise Samherji, a poursuivi ses opérations respectivement dans les eaux bissau-guinéennes et mauritaniennes. La présence de ce bateau dans un pays de la région représente une menace pour tous ces pays qui partagent les mêmes stocks de poisson », explique l’ONG par communiqué.
Les États peuvent agir en mettant en place les outils de suivi et contrôle qui existent. Et les financer avec les revenus additionnels que la pêche légale apporte. « Pour pallier ces défis, les Etats doivent impérativement conjuguer leurs efforts pour mettre un terme à toute forme de pêche INN. D'où la nécessité de mettre en application toute initiative de transparence dans le secteur de la pêche, la réduction de la surcapacité et le renforcement de la surveillance des eaux. L'exécution de ces mesures de bonne gouvernance permettront d'éviter l'épuisement des stocks de poissons, la dégradation des habitats marins, mais aussi la destruction de tout un écosystème vital pour l'économie et la souveraineté alimentaire de la région », ajoute Greenpeace.
« Aujourd'hui, la majeure partie des stocks de poissons dans la région est surexploitée. La présence des navires étrangers aggrave cette situation et contribue à mettre en péril les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations. Les pêcheurs s'endettent et s'exposent de plus en plus à une situation sociale précaire du fait de la présence de ces concurrents. Les Etats gagneraient plus à s'investir dans la gestion durable des ressources plutôt qu' à les brader aux navires industriels étrangers », assure le responsable Océans de Greenpeace Afrique, Aliou Ba.
Dénoncer les dégâts environnementaux ne signifie en rien oublier le drame humain du conflit ukrainien. Au contraire, c’est souligner qu’en plus des centaines de milliers de morts causés par la guerre, le bilan est multiple. Greenpeace et l’association ukrainienne Ecoaction se sont penchés sur les conséquences environnementales de la guerre, et le résultat est préoccupant.
« Ces dommages, qui viennent s'ajouter au terrible drame humain de cette guerre que Greenpeace ne cesse de condamner, devraient être pris en compte par le gouvernement ukrainien et par la plateforme de coordination des donateurs de la Commission européenne, afin de planifier et financer les futurs travaux de restauration de l'environnement en Ukraine. Les informations sur ces dommages ont été recueillies sur le terrain par Ecoaction, puis recoupées par des images satellites et cartographiées par Greenpeace. Sur près de 900 cas identifiés, 30 parmi les plus graves figurent sur cette carte ; ils sont classés par type de dommage et s'accompagnent d'une brève description. La guerre n'étant pas terminée, les experts ukrainiens poursuivent leur travail de surveillance », rapporte Greenpeace par communiqué.
La première étude de ce type est ardue étant donné que la guerre est toujours en cours. Des zones entières sont sinistrées et rendues dangereuses par des objets explosifs ou des risques de bombardements explique le chargé de campagne de Greenpeace à Kiev, Denys Tsutsaiev. « Cependant, nous devons attirer l'attention sur les dommages environnementaux de cette guerre afin que la restauration de l'environnement soit aussi prise en compte dans les discussions sur l'avenir de l'Ukraine. Ce travail nécessitera des outils, une expertise et un engagement, ainsi que des fonds importants. Ces fonds devraient être alloués dès maintenant, et non une fois la guerre terminée », continue le responsable de l’ONG.
Avec la publication d’une carte qui recense des données officielles, les militants soulignent une donnée essentielle pour l’après-guerre. « Après la fin de la guerre, nous pâtirons longtemps de ses répercussions sur l'environnement. Le gouvernement ukrainien promet de reconstruire notre patrie - et l'environnement fait partie de ce qui doit être reconstruit », explique Yevheniia Zasiadko, responsable de l’ONG ukrainienne Ecoaction.
A l’image de ce que les militants demandent aux banquiers ou au monde de la finance, Greenpeace s’adresse aux assureurs. « Le tableau de bord annuel de Insure Our Future classe les 30 premiers assureurs mondiaux de combustibles fossiles en fonction de la qualité de leurs politiques d'exclusion des combustibles fossiles. Cette année, Allianz, AXA et Axis Capital sont les mieux classés pour leurs politiques de sortie du charbon, tandis qu' Aviva, Hannover Re et Munich Re arrivent en tête pour leurs exclusions du pétrole et du gaz » explique le communiqué de l’ONG.
Le classement place en dernier les Américains Berkshire Hathaway et Starr ainsi que celui des Bermudes Everest Re qui n’ont pas publié de rapport à ce sujet. « Le Lloyd's of London du Royaume-Uni obtient également un très mauvais score, après avoir annoncé un cadre de sortie du charbon en 2020, puis fait marche arrière en le déclarant facultatif. Liberty Mutual, Chubb et Tokio Marine ont adopté certaines restrictions sur le charbon mais assurent activement l'expansion de l'industrie pétrolière et gazière. Les assureurs chinois PICC et Sinosure n'ont pas adopté de restrictions sur les combustibles fossiles mais, suivant la politique du gouvernement chinois, ne couvriront plus les nouvelles centrales électriques au charbon à l'étranger » précise Greenpeace.
L’ONG assume une stratégie offensive et ciblée. « L'assurance est le talon d'Achille de l'industrie des combustibles fossiles et a le pouvoir d'accélérer la transition vers les énergies propres. Toutes les compagnies d'assurance doivent immédiatement aligner leurs activités sur l'objectif de 1,5C de l'Accord de Paris et cesser d'assurer les nouveaux projets de charbon, de pétrole et de gaz » explique Peter Bosshard, chargé de la campagne baptisée Assurer notre avenir.
La stratégie fonctionne. Ainsi, toujours d’après Greenpeace, le charbon « est devenu de moins en moins assurable en dehors de la Chine ». Une situation qui ne s’étend pas encore au gaz et au pétrole, déplore l’ONG.