Puisque ça fonctionne, autant élargir la zone couverte. « Le Portail de données en libre accès sur la productivité de l'eau (WaPOR) utilise des données géospatiales pour assurer le suivi de la consommation d'eau effective des champs cultivés. L'un des outils de gestion et de gouvernance de l'eau les plus novateurs couvre désormais l'ensemble du globe. Après six années de déploiement réussi en Afrique et au Proche-Orient, le très célèbre Portail de données en libre accès sur la productivité de l'eau (WaPOR) étend la couverture de ses données géospatiales à l'ensemble de la planète. Cette version nouvelle et améliorée du Portail a été lancée aujourd'hui à l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture (FAO), à l'occasion de la deuxième édition du Dialogue de Rome sur l'eau, ainsi qu'en marge du Colloque international sur les sols et l'eau », explique la FAO par communiqué.
Le Portail de données en libre accès sur la productivité de l’eau, ou WaPOR comme l’appelle la FAO sert à consulter en temps presque réel les données satellitaires. Et ainsi faire le suivi « d'une part de la consommation d'eau effective des champs cultivés, mais aussi des applications d'irrigation et de la valeur ajoutée susceptible d'être créée, au plan économique, par un apport en eau supplémentaire, le tout en fonction des saisons et à un niveau de résolution spatiale très élevé. Il peut aider les pays, en particulier ceux aux prises avec la pénurie d'eau, à suivre la productivité de l'eau et à repérer les lacunes en la matière. L'agriculture irriguée représente 70 pour cent des prélèvements d'eau mondiaux, aussi est-il de plus en plus impératif de tirer le maximum de chaque goutte. » Un outil essentiel pour une consommation optimisée d’eau par les producteurs et ainsi faire beaucoup pour la sécurité alimentaire des zones les plus arides.
Les prix baissent mais pas assez pour que la situation soit rassurante. « Les prix mondiaux des produits alimentaires (céréales, huiles) ont poursuivi leur repli en juin, mais le coût des denrées reste toujours très élevé sur les marchés intérieurs des pays vulnérables, a indiqué vendredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). L'indice FAO des prix des denrées alimentaires, qui suit la variation des cours internationaux d'un panier de produits de base, a reculé de 1,4 % par rapport au mois de mai. L'indice des prix des céréales a baissé de 2,1 % sur un mois, grâce à une récolte de maïs plus abondante au Brésil et en Argentine et de meilleures perspectives aux États-Unis. Les prix du blé diminuent aussi de 1,3 %, tirés vers le bas par une offre russe abondante, avec une taxe à l'exportation plus faible », résume Radio Canada par communiqué.
Les quelques aléas climatiques n’ont pas eu d’influence sur les prix des huiles végétales qui ont enregistré une baisse de 2,4% par rapport à mai. « Après quatre mois de hausses consécutives, l'indice FAO des prix du sucre a amorcé un repli et reculé de 3,2 %, sous l'effet d'une faible demande et d'une bonne progression de la récolte de canne à sucre au Brésil. Grâce au maïs ou au riz, la production céréalière mondiale devrait atteindre un niveau record en 2023/24 avec 2819 millions de tonnes, soit une augmentation de 1,1 % par rapport à l'année précédente. Les prévisions de récolte du blé ont aussi été relevées à 783,3 millions de tonnes, grâce à l'amélioration des perspectives au Canada ou en Turquie. La production devrait toutefois rester inférieure de 2,3 % à la récolte record de la saison 2022/23. D'autre part, la production céréalière devrait diminuer dans les 44 pays à faible revenu et à déficit vivrier, ce qui renforcera leurs besoins d'importation », lit-on plus loin.
Une plateforme que la FAO juge « révolutionnaire » pour surveiller les tensions alimentaires et prévenir les crises. « Des données détaillées, exhaustives et actualisées sont essentielles pour faire face aux effets qu'ont des chocs tels que les sécheresses, les séismes ou les conflits sur la production agricole et les moyens de subsistance dans les régions du monde touchées par des crises alimentaires. Depuis son lancement, lors de la première vague de la pandémie de covid-19 il y a trois ans, le Système d'information pour les données sur les situations d'urgence (DIEM) de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) aide les décideurs à évaluer l'insécurité alimentaire aiguë des ménages agricoles et à en analyser les facteurs lorsque de tels chocs se produisent », explique le communiqué.
L’outil est particulièrement précieux alors que les risques de crises alimentaires se sont multipliés ces dernières années. « Alimenté par des données primaires recueillies régulièrement, combinées à des données géospatiales, DIEM est un outil novateur par sa taille, sa sophistication, sa qualité et sa rapidité. C'est la première fois que des données axées sur les moyens de subsistance agricoles dans des contextes de crise alimentaire sont recueillies à cette échelle et à cette fréquence. DIEM est actuellement actif dans plus de 25 pays en crise alimentaire et son système de surveillance enquête sur environ 150000 ménages par an, ce qui représente plus de 650 millions de personnes », précise la FAO.
Les premières utilisations grandeur nature ont été très convaincantes, ajoute le communiqué : « Des pays comme le Bangladesh, le Mali, le Mozambique et la Sierra Leone citent désormais les données DIEM dans leurs propositions de projet, ce qui les aide à obtenir des fonds pour des projets de terrain. Comme autre exemple récent d'utilisation de ce système par les partenaires de la FAO, on peut citer le séisme qui a dévasté, en février, de vastes régions de Türkiye et de Syrie. Dans les jours qui ont suivi l'événement, l'équipe DIEM a produit une analyse préliminaire des terres cultivées exposées à différents niveaux d'intensité du séisme et l'a affichée sur une carte interactive qui détaillait la situation au niveau des districts et des sous-districts.»
La gestion durable de l’eau nécessite une compréhension précise des enjeux locaux, nationaux et internationaux. Raison pour laquelle la FAO encourage les pays africains à se concerter pour mettre en place des feuilles de routes et de le faire en concertations les uns avec les autres. Au Zimbabwe, l’organisation onusienne chargée de l’Alimentation a organisé le premier atelier régional sur ce sujet.
« Ce premier atelier régional de la FAO, qui se tient à Harare et en ligne, vise à éclairer les pays africains sur le rôle général de l'eau dans le développement durable et à offrir aux États, aux organisations internationales, à la société civile, au secteur privé et au milieu universitaire un cadre leur permettant d'examiner et d'élaborer des plans sur l'eau propres à chaque pays » s’enthousiasme le communiqué de l’organisation.
Anticiper les besoins et gérer les réserves est essentiel alors que les effets du réchauffement climatique sont un défi de taille. « En effet, la crise climatique accroît la fréquence et l'intensité des sécheresses et des inondations, qui ont des répercussions sur la production alimentaire. En Afrique, 289millions de personnes- 21pour cent de la population- souffrent toujours de la faim ou d'insécurité alimentaire et plus de 300millions de personnes vivent dans des zones où les précipitations sont peu abondantes et irrégulières, ce qui entraîne sécheresses et pénuries d'eau », poursuit le communiqué.
Le premier levier d’action souligné par la FAO consiste à agir sur la productivité de l’eau et soigner l’innovation pour l’économiser dans ses usages agricoles. En effet, 70% des prélèvements d’eau douce servent à l’agriculture.
« La Conférence des Nations Unies sur l'eau de 2023, qui se déroulera du 22 au 24 mars 2023 au Siège de l'ONU, permettra d'examiner les progrès réalisés dans la mise en oeuvre de la Décennie d'action sur l'eau. Elle offrira l'occasion de maintenir la dynamique actuelle et de mieux faire connaître la place de l'eau dans les économies, les sociétés et l'environnement, ainsi que de mobiliser des actions de portée mondiale et locale sur l'eau au service du développement durable », ajoute la FAO.