Montréal ouvre la voie à un monde sans plastique inutile en Amérique du Nord. « Dans l'objectif d'atteindre la cible de zéro déchet d'ici 2030 prévue au Plan directeur de gestion des matières résiduelles (PDGMR), la Ville de Montréal adoptera le plus ambitieux règlement d'interdiction des plastiques à usage unique en Amérique du Nord. Ainsi, après une large consultation auprès des partenaires économiques et environnementaux, la Ville de Montréal modifie son règlement afin d'interdire la distribution de tous les sacs de plastique réservés aux emplettes dans les commerces de détail et en élargira la portée aux restaurants et à la livraison à domicile » nous apprend l’Association internationale des maires francophones (AIMF).
Le même type d’échéancier que celui retenu par Bruxelles est annoncé. Avec d’abord l’interdiction à la vente de certains articles, puis la généralisation aux restaurateurs : « Ainsi, après une large consultation auprès des partenaires économiques et environnementaux, la Ville de Montréal modifie son règlement afin d'interdire la distribution de tous les sacs de plastique réservés aux emplettes dans les commerces de détail et en élargira la portée aux restaurants et à la livraison à domicile. Ces modifications entreront en vigueur 12 mois après leur adoption en conseil municipal, prévue le 23 août prochain. Dans 18 mois, un nouveau règlement interdisant la distribution de certains articles de plastique non recyclable et non recyclé dans les commerces de détail et les restaurants entrera également en vigueur ».
A l’image de ce qui s’est passé en France ces dernières années, les petits commerçants et restaurants auront quelques mois pour écouler leurs stocks et préparer la transition. Mais aussi encourager les industries locales de mettre au point une offre d’accessoires recyclables pour les couverts à usage unique ou les gobelets. « D'ici 2029, le seul site d'enfouissement de la région de Montréal aura atteint sa pleine capacité, et nous agissons dès maintenant, avec nos partenaires économiques et environnementaux, pour adapter nos règlements aux défis à venir. Nous avons travaillé sur cette nouvelle réglementation avec tous les acteurs de l'industrie, et je suis fière du résultat consensuel auquel nous sommes parvenus » assure la maire de la ville, Valérie Plante.
Pour ce qui est de l’engagement, il existe un vrai gouffre entre les entreprises européennes et les autres. C’est ce que l’on retient de l’indice publié par la plateforme d’évaluation Ecovadis. L’indice mondial de l’organisme qui a étudié 36 000 entreprises aux quatre coins du monde est de 41,3 sur 100. Les entreprises européennes sont bien au dessus avec un indice moyen de 50,6. Les nord-américaines sont loin derrière en deuxième position avec un indice de 41,8.
L’avance considérable des européens s’observe notamment sur les PME. Contrairement aux grands groupes mondiaux, les sociétés moyennes sont moins sous pression de l’opinion dans ce domaine. Cela explique notamment que les grandes sociétés mondiales étatsuniennes en font beaucoup plus que les entreprises plus petites du pays. Une réalité qui s’explique surtout par les exigences législatives imposées en Europe ( comme la loi Sapin 2 en France). En France notamment le concept de « devoir de vigilance » vis-à-vis des fournisseurs donne à nos entreprise un indice de 47,2 pour les achats responsables, contre 37,9 au niveau mondial.
« Les grandes entreprises chinoises sont, elles, à la traîne avec une note de 33,6. Elles ont toutefois progressé de 3 points en un an alors que le gouvernement a intensifié ses contrôles environnementaux. Il y a encore un gros rattrapage à effectuer, selon les auteurs du rapport, sur le respect du travail et des droits de l’homme en particulier dans le secteur électronique. L’Amérique Latine se situe à un niveau assez élevé, presque au niveau de l’Amérique du Nord » nous apprend L’Usine Nouvelle qui a relevé le travail d’Ecovadis en premier.
Le site spécialisé montre d’ailleurs que les différences géographiques ne sont pas les plus flagrantes. Ce sont plutôt entre différents secteurs que l’on observe les différences les plus nettes. « Ceux qui sont nettement au-dessus de la moyenne sont l’agroalimentaire (45,7 pour les PME, 43 pour les grandes entreprises) et l’industrie lourde (44,7 pour les PME, 44,9 pour les grandes entreprises. Le premier secteur est très régulé pour des questions de sécurité alimentaire, le second, qui inclue la chimie et les matériaux, affrontent à la fois des questions de sécurité et de gros enjeux en en matière d’empreinte carbone. La construction et le transport sous-performent. Dans le secteur de "l’advance manufacturing", qui comprend principalement l’électronique, on constate un gros écart entre les PME et les grandes entreprises en faveur de ces dernières » liste L’Usine Nouvelle.