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Ne pas écouter les anti-éoliens est une erreur

14/06/2018



La multiplication de petites associations de défense du patrimoine environnemental témoigne d’une opposition toujours très forte contre l’installation d’éoliennes. Si sur le principe l’énergie propre séduit, une grande structure blanche qui décime les oiseaux et gâche le paysage n’est jamais très bien reçue par les riverains. Considérer d’instinct que leurs revendications ne sont pas légitimes est une erreur stratégique.



Creative Commons - Pixabay
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Oui pour l’éolien mais pas chez moi. On pourrait, en grossissant le trait, résumer ainsi la position des Français sur cette énergie renouvelable. Alors que la transition énergétique compte beaucoup sur cette filière, l’opposition des populations concernées par de nouvelles constructions ne faiblit pas. Un article du « Monde » revient sr ce phénomène en partant d’une manifestation à la Rochelle contre « les affairistes éoliens » et en défense du « patrimoine rural ». Des slogans qui résument à eux seul la situation à l’échelle nationale. « Ici, comme dans de nombreuses régions, l’opposition aux éoliennes est virulente et se traduit en particulier par une bataille juridique dès qu’un projet est annoncé. Les associations locales sont soutenues la plupart du temps par la Fédération environnement durable (FED), créée en 2007, qui annonce clairement sur la page d’accueil de son site : « Non à l’éolien en France » » écrit le quotidien.

Sur le constat et le soutien des populations, la FED marque des points en rappelant quelques chiffres. De 7 000 éoliennes aujourd’hui, l’objectif est d’en compter 20 000 d’ici quelques années. De quoi, mathématiquement, augmenter le nombre d’associations et de groupes opposés à cette énergie. Inratables dans un paysage, ces grandes structures sont déjà disgracieuses sur le bord de l’autoroute alors dans un estuaire ou un lieu de tourisme, on peut comprendre l’agacement des riverains. D’autant que certaines associations de défense des animaux ont également fait entendre leur voix à propos des dégâts considérables des éoliennes sur les populations d’oiseaux.

En revanche, sur ses conclusions, la FED risque de ne pas faire l’unanimité en plaidant pour le nucléaire comme avenir et solution pour la décarbonisation. Une position qui rebute France Nature Environnement par exemple qui explique que son premier combat est la transition énergétique. Une réaction qui manque de profondeur puisque la transition a besoin d’un soutien populaire pour être mieux portée par le politique. Or, en ne donnant pas la parole à ceux, cités par « Le Monde », qui perdent leur label Gîte de France ou voient leurs biens perdre de leur valeur, le gouvernement fait une erreur stratégique. En simplifiant les démarches d’installation l’exécutif cherche à montrer qu’il accélère la cadence écologique. Il aurait peut-être été plus fin de chercher à classer d’un côté les lieux protégés ou touristiques et ceux plus adaptés à des grands champs d’éoliennes de l’autre. Après tout, une centrale nucléaire aussi c’est moche, mais personne n’a jamais voulu en installer une petite dans les jardins ou les zones touristiques.







1.Posté par pierre MORA le 14/06/2018 10:31
Bonjour.
votre article n'est pas très objectif, car les adjectifs employés sont orientés anti éoliennes.
ça ressemble plus à un plaidoyer qu’à une analyse.
bien sûr qu'il faut prendre en compte les inquiétudes des futurs riverains, mais le problème avec les anti purs et durs c'est qu'ils sont juste anti sans aller chercher plus loin.
ils ne proposent aucune alternative, ils sont juste contre et développent des arguments après.
un partenariat, une réflexion intelligente et plus entendable que des arguments bidons.

concernant gîte de France, le Monde ne cite pas de personnes qui ont perdu leur Label mais "un responsable" qui indique ne pas labelliser de structures situées à proximité, ce qui est étonnant vu le nombre de gîte de France situés à proximité de parcs éoliens.
Il suffit de chercher sur le site de gîte de France sur des communes possédant déjà des parcs. et ces gîtes sont bien à proximité et non pas à l'autre bout de la commune...

je ne sais pas où vous avez lu que des gîtes perdaient leur balel....ou bien c'est de l'interprétation. Le souci c'est que des lecteurs lisent votre article et le prennent pour argent comptant.
Drôle de pouvoir que celui de journaliste qui peut dire ce qu'il veut sans pour autant que cela soit fondé ou simplement vérifié.

Pour finir, valoriser une ressource locale ( pas besoin d'aller chercher dans un pays lointain) pour une consommation locale, c'est du bon sens.

2.Posté par ERNST le 14/06/2018 12:39
En dehors des aspects négatifs développés dans cet article, il y a l'aspect économique dénoncé avec des arguments chiffrés par la Cour des comptes dans un rapport en mars dernier Rien que pour les subventions versées aux énergies intermittentes (éolien, photovoltaïque) les contribuables ont payé 121 milliards€ depuis 2000. Et tout cela pour ne créer que peu d'emplois, la Cour des comptes évoque l'absence de création de filières. Elle évoque aussi les mauvais résultats dans la lutte contre le CO2, pire le CO2 augmente en France depuis 2015!...Elle dit que les coûts de l'intermittent ne sont pas tous pris en compte: renforcement et créations de lignes, énergies thermiques pour palier l'intermittence, systèmes pour gérer une électricité de mauvaises qualité (tension).Elle demande que les aides soient orientées vers le thermique et non vers l'électricité décabonée à 92% en France

3.Posté par LADSOUS le 17/06/2018 15:56
Nos associations savent aussi se montrer force de proposition. Ainsi, en Occitanie, le collectif TNE - Occitanie Environnement propose aux autorités de la Région (qui voulait multiplier par 5 la production éolienne d'ici à 2050) un programme alternatif appelé Reposta, adapté au développement de l'attractivité des territoires ruraux, complet et chiffré, nettement moins couteux que celui de la Région. Cette dernière, lors du débat public que nous avons organisé à Mazamet le 30 mai, a annoncé qu'elle acceptait d'en discuter.

4.Posté par Joseph Martin le 19/06/2018 11:30
En réponse à "pierre MORA"

Bonjour Monsieur,
Merci pour votre commentaire qui permet d'alimenter le débat.

Pour ce qui est du plaidoyer, je vous invite à parcourir notre site pour remarquer que nous essayons de donner la parole à tous. Si demain un communiqué de FNE ou d'une autre organisation critiquait la position des anti éoliens nous nous empresserons de la relayer pour alimenter le débat et mettre en avant toutes les positions.

Pour ce qui est de la mention des Gites de France voici le paragraphe en entier de l'article du "Monde" auquel il est fait référence :

"A ses côtés, Gilberte Meysman, propriétaire d’un « gîte de charme » sur l’estuaire de la Gironde – où trente à quarante machines sont annoncées –, s’inquiète pour les cigognes qui passent chaque année au-dessus de son jardin. Elle montre le courrier d’un responsable de Gîtes de France de l’Indre expliquant que le réseau « ne labellise pas de structures situées dans les zones d’implantation de parcs éoliens, ou à proximité de celles-ci »."

Bien à vous,

5.Posté par sirius le 08/02/2019 17:44
En 2018 environ 7500 éoliennes ont produit moins de 5 % de notre électricité ,avec 15000 machines on arriverait au mieux à 10 % . Or l'électricité ne fournit que 18 à 20 % de l'énergie totale consommée en France .La production éolienne fournirait donc 2 % de notre énergie .
Va -t-on dénaturer les paysages français pour un résultat aussi dérisoire ?

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