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Déforestation importée : sans contrainte la stratégie nationale ne suffit pas

Sébastien Arnaud
16/11/2018



L’ONG Greenpeace France publie un communiqué très critique de la Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI). Les militants reprochent au texte de ne pas prévoir de mesures contraignantes et de ne pas s’attaquer à des pratiques commerciales ou industrielles contradictoires.



Creative Commons - Pixabay
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La stratégie nationale de lute contre la déforestation importée (SNDI) mise en place en France est loin de satisfaire Greenpeace. L’ONG a publié un communiqué très critique de cette stratégie, doutant de son efficacité par manque de contraintes. « Les timides avancées du gouvernement ne compenseront pas l'autorisation qu'il a donnée à Total d'importer 550 000 tonnes d'huile de palme par an pour sa bio-raffinerie de La Mède, ni son blocage de la suppression de l'avantage fiscal aux agrocarburants à l'huile de palme » explique le texte.
 
De son côté, le responsable des campagnes Forêt pour la branche française de l’association s’interroge sur ce texte qui ne change rien à la réglementation et notamment sur les importations d’huile de palme ou de soja, cause de déforestation. « Pour recouvrer une quelconque crédibilité sur les enjeux environnementaux, le gouvernement ne peut se contenter d'une vague feuille de route, sans réglementation contraignante : il doit en finir de toute urgence avec la fiscalité favorable aux agrocarburants et empêcher la production de biodiesel à l'huile de palme, comme dans l'usine de Total à La Mède » affirme Clément Sénéchal.
 
« La stratégie produite par le gouvernement se veut uniquement incitative et reposera donc principalement sur le bon vouloir des acteurs privés, alors que les entreprises qui ont déjà pris des engagements Zéro Déforestation se montrent incapables de les tenir. La SNDI mise trop sur des logiques de certification sur les matières premières comme l'huile de palme, alors que ces certifications sont inopérantes pour lutter contre la déforestation, notamment parce qu'elles ne protègent que certaines forêts et sont rarement mises en œuvre de façon robuste sur le terrain » poursuit le communiqué de l’ONG. Publier une stratégie de lutte sans agir sur les filières responsables de déforestations à l’étranger serait une forme de « schizophrénie du gouvernement. »






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