RSE Magazine
 
RSE Magazine
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
Partager

Photovoltaïque : la réaction du secteur aux annonces de l’exécutif en dit long sur sa dépendance au politique

Sébastien Arnaud
02/11/2020



La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a semé un vent de panique en annonçant que des aides publiques ay photovoltaïque seraient rediscutées. Une réaction qui démontre la fragilité du développement du secteur.



Creative Commons - Pixabay
Creative Commons - Pixabay
Si l’aide publique saute, le photovoltaïque trinque. A observer les réactions des représentants du secteur lorsque le gouvernement annonce que des aides publiques pourraient disparaitre, on entre au cœur des paradoxes du développement des énergies renouvelables. « Toute une filière s'est construite sur un prévisionnel de chiffre d'affaires et revenir sur le prix d'achat de l'électricité de façon rétroactive va la mettre en péril » a ainsi expliqué le patron de CVE, société marseillaise de photovoltaïque, cité par La Provence.

« En cause, un projet d'amendement du gouvernement qui revient sur le prix d'achat de l'électricité produite par les centrales photovoltaïques de plus de 250 kW de capacité, construite avant 2011, soit 235 000 contrats en France qui représenteraient plus de 20 milliards d'euros que l'État doit reverser, soit environ 2 milliards par an. L'État estime que ces installations ne représentent qu'une petite partie de la production d'énergie verte mais lui coûtent très cher, puisqu'à l'époque le coût d'installation d'une centrale était bien plus élevé qu'aujourd'hui, et l'aide de l'État proportionnelle. Mais depuis la rentabilité de ces centrales a fortement augmenté, et leur prix de revient fortement baissé. D'où la volonté de l'État de réajuster son aide, de façon rétroactive » explique le quotidien marseillais.

Sans se prononcer sur le bien-fondé de cette décision gouvernementale, c’est tout le développement du renouvelable qui est résumé par cette situation. Car alors que les études se multiplient sur les promesses de l’économie verte, la dépendance aux soutiens publics est importante. « Les professionnels sont d'autant plus remontés que cette mesure étant dans l'air, ils avaient anticipé en proposant au gouvernement la création d'un fonds dénommé "Solidarité renouvelable", qui permettrait d'attirer des investisseurs privés pour financer la filière hydrogène à la place de l'État. L'idée était ainsi de dégager les économies qu'il recherche et donc ne pas toucher en contrepartie au prix de l'électricité produite par les centrales photovoltaïques antérieures à 2011. L'annonce de cet amendement, alors que le dialogue était en cours, a fortement refroidi la filière solaire » poursuit La Provence.






Nouveau commentaire :
Facebook Twitter