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Tchernobyl : des questions autour de l’augmentation de neutrons depuis 2016

07/06/2021



Depuis qu’une arche métallique a été installée au-dessus du réacteur endommagé de Tchernobyl, des scientifiques observent une augmentation croissante des flux de neutrons. Face aux incertitudes, l’institut de sureté nucléaire de Kiev assure qu’il va suivre de très près la situation.



Creative Commons - Pixabay
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Les yeux sont de nouveau tournés vers Tchenobyl. Des niveaux en augmentation de flux de neutrons ont été enregistrés ces dernières années. Une tendance qui a justifié la publication d’un article à ce sujet dans Science début mai. « L'article souligne que le début de cette augmentation progressive de flux de neutrons coïncide avec la mise en place de l'arche métallique au-dessus du réacteur accidenté (en novembre 2016). Depuis l'accident survenu le 26 avril 1986, le local 305/2 contient une grande quantité (plusieurs dizaines de tonnes) de combustible nucléaire irradié (uranium, plutonium...) mélangé intimement avec divers matériaux (zirconium, graphite, sable...), appelé corium, enfoui sous des débris de béton.

L'hypothèse avancée dans cet article pour cette augmentation de flux de neutrons est une augmentation du nombre de fissions se produisant dans le corium, liée à une évolution de ses caractéristiques neutroniques (en particulier sa « réactivité » qui est sa capacité à multiplier les neutrons via des réactions de fission en chaîne) » explique le communiqué.

La charge symbolique est lourde dès qu’une anomalie est observé pour la centrale la plus tristement célèbre du monde. « Toutefois, l'arche métallique mise en place en novembre 2016 écarte à présent la possibilité de nouvelles infiltrations d'eau. Aussi, l'augmentation constatée aujourd'hui a vraisemblablement une origine différente de celle de 1990. Les données disponibles sont très limitées et les incertitudes nombreuses. En effet, les niveaux de rayonnement au niveau du local 305/2 empêchent de l'inspecter ou d'installer des moyens de mesures à proximité de celui-ci » explique l’agence française.

L’institut spécialisé de Kiev qui a publié l’article dans la revue Science assure que la surveillance du phénomène va être assidue : « Des robots pourraient être utilisés pour se rapprocher le plus possible de ces zones afin de mettre en place de nouveaux capteurs (neutrons, température...), voire introduire un matériau qui a la propriété d'absorber les neutrons pour écarter le risque d'accident de criticité. La possibilité de prélever de nouveaux échantillons représentatifs de l'état actuel du corium est également envisagée ».







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