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​« Raison d’être » : les salariés restent méfiants sur les intentions des entreprises

12/11/2019



En donnant l’occasion aux entreprises de définir leur « raison d’être », la loi Pacte encourage les entreprises à plus en faire dans l’engagement. Une étude réalisée par l’Ifop montre que les collaborateurs sont favorables à cette initiative mais qu’une large majorité y décèle un coup de communication.



Creative Commons - Pixabay
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Il y a quelque chose de bancal dans le concept même de « raison d’être » que brandissent les entreprises. En décrétant du jour au lendemain cette dernière en assemblée générale, les dirigeants ne semblent pas se souvenir qu’ils existaient avant. Or, exister avant sa raison d’être, c’est un non-sens que beaucoup de salariés semblent avoir décelé. En effet, d’après une étude de l’Ifop pour l’Essec, Tikehau Capital et No Com, 69% des personnes interrogées voient dans cette démarche un coup de communication plus qu’autre chose. 
 
Ouvert par la loi Pacte qui a été votée en mai 2019, le principe de la « raison d’être » a vite fait son chemin dans les grandes entreprises. Carrefour et TechnipFMC l’ont définie en assemblée générale quand Veolia, Crédit Agricole, Orange et Air Liquide ont abordé le sujet. L’étude de l’Ifop qui a été publiée en partenariat avec Radio Classique et Les Echos  montre en tout cas que le sujet a fait son chemin dans les mentalités. « Au total, 75 % des 1.500 salariés interrogés jugent que présenter la « raison d'être » de l'entreprise dans laquelle ils travaillent est important. Et 77 % estiment que, « au-delà de son activité économique, leur entreprise joue un rôle au sein de la société ». Ils sont même 59 % à être prêts à contribuer à la réflexion si leur entreprise venait à se lancer dans un processus de définition d'une « raison d'être ». Des ratios élevés qui montrent le poids nouveau pris par cette problématique » rapporte le quotidien économique.
 
Pour autant, il y a des réalités dans l’entreprise qui sont plus anciennes et restent ancrées dans les priorités naturelles des collaborateurs. Les conditions de travail, les niveaux de rémunération et la stabilité de l’emploi sont bien plus déterminantes que l’engagement RSE de l’employeur. « Après l'entreprise citoyenne des années 1990 et la responsabilité sociale d'entreprise des années 2000, ils sont échaudés et veulent des preuves. Ainsi, 69 % des salariés considèrent que la raison d'être est d'abord « une opération de communication ». Seuls 31 % y voient « avant tout le reflet de convictions sincères ». En clair, ils ne sont pas prêts à croire tout ce que les dirigeants leur diront, dans un réflexe de remise en cause de la communication « officielle » » lit-on plus loin. 






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