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Intrusion dans la centrale de Cattenom, Greenpeace condamnée

17/01/2020



La justice a donné tort à Greenpeace en condamnant l'ONG a des dommages et intérêts et les militants à des jours-amendes. Fait surprenant, un porte-parole de l'association a aussi été condamné pour complicité alors qu'il n'avait pas participé à l'intrusion.



Creative Commons Pixabay
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L'art de voir le verre à moitié plein. En réaction à sa condamnation et à celle de ses militants, Greenpeace y a vu une reconnaissance de son travail. « Cette décision reconnaît implicitement le bien-fondé de nos motivations et la réalité du danger nucléaire. En écartant les peines d’emprisonnement, les juges montrent qu’ils ont été sensibles à nos arguments et à la vague de soutien qui a accompagné ce procès. Nous regrettons néanmoins que nos militant·es, qui ont agi dans l’intérêt général pour dénoncer les risques liés aux défaillances des centrales nucléaires françaises, n’aient pas été purement et simplement relaxés », a ainsi déclaré Jean-François Julliard, le directeur de la branche française de l'association. 

Le tribunal de Metz jugeait l'intrusion des militants dans la centrale de Cattenom en octobre 2017. L'audience s'était tenue en octobre 2019. Avec des jours-amendes pour les militants et d'importants dommages et intérêts pour Greenpeace, la décision de justice est assez ferme. Les peines de prison auraient en effet été particulièrement sévères pour ce type d'intrusion. D'autant que les avocats de l'association avaient demandé la relaxe pure et simple, arguant de "l'état de nécessité pour risque industriel". L'avocate de l'ONG, Marie Dosé, explique pour sa part que « les peines d’emprisonnement ferme ont certes été infirmées par la cour mais les magistrats du second degré insinuent, en déclarant Greenpeace coupable de provocation à l’infraction, que les militants et activistes seraient finalement instrumentalisés et mis en danger par l’association, ce qui est inacceptable et infantilisant.Les activistes et la personne morale assument leur action : la mise en danger est du côté d’EDF, pas de Greenpeace. Mes clients envisagent donc de former un pourvoi dans les meilleurs délais. »

Car finalement ce qui ressort de cette décision de justice n'est pas favorable à Greenpeace. Les juges n'ont pas voulu sanctionner sévèrement les militants individuellement mais souligner le rôle de l'ONG. Une approche qui se confirme par la condamnation d'un des porte-paroles de l'association pour complicité. Décision que le directeur de Greenpeace qualifie d'"atteinte grave à la liberté d'expression".







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