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La Responsabilité Sociétale des Entreprises de l’agroalimentaire : levier d’une dynamique créatrice de valeur ?

La Rédaction
10/03/2014



Face à une image souvent dégradée (crises alimentaires à répétition, problèmes de déséquilibres nutritionnels, rapports tendus avec l’agriculture, industrialisation excessive de l’alimentation, dégradation de l’environnement etc.), les entreprises agroalimentaires ont un besoin urgent de recréer la confiance auprès des consommateurs, des pouvoirs publics et des fournisseurs agricoles. Véritable opportunité stratégique ou simple opération de communication ? La RSE peut-elle réellement créer de la valeur tant pour l’entreprise que pour ses clients, fournisseurs, ou salariés ? Pour répondre à ces questions, il est nécessaire d’avoir une vision à la fois historique et contextualisée de la RSE.



La Responsabilité Sociétale des Entreprises de l’agroalimentaire : levier d’une dynamique créatrice de valeur ?
Par Zam-Zam Abdirahman et Loïc Sauvée, respectivement enseignant-chercheur en Systèmes de management de la qualité et enseignant-chercheur en Sciences de gestion au sein de l'unité de recherche PICAR-T - de l'Institut Polytechnique LaSalle Beauvais.

Un sens souvent difficile à appréhender

Fondamentalement, la RSE traduit un engagement volontaire d’une entreprise sur les trois piliers constitutifs que sont l’économique, le social et l’environnemental. Dans ce cadre les entreprises peuvent engager deux types de démarches : développer des actions concrètes, des pratiques effectives dans ces trois domaines et communiquer sur ces actions à partir d’indicateurs sociétaux. Pour cela, les entreprises peuvent s’appuyer sur la norme ISO 26000 qui propose des «lignes directrices pour toute organisation cherchant à assumer la responsabilité des impacts de ses décisions et activités et cherchant à en rendre compte » (norme ISO 26000, 2010).

Une mise en contexte institutionnel et professionnel indispensable

Pour saisir la complexité de la notion de RSE, il est indispensable d’identifier et de distinguer les contextes institutionnels et professionnels dans lesquels elle s’insère. Les pouvoirs publics, tant au niveau national qu’européen, ont depuis une dizaine d’années (le Livre vert en Europe, les lois dites NRE en France, plusieurs autres initiatives depuis) considérablement impulsé son développement en la favorisant par diverses mesures incitatives et financements d’appui.

En parallèle, le tournant réglementaire (initié avec les Grenelle de l’environnement I et II) devient de plus en plus prégnant, obligeant les entreprises à s’engager sur le plan sociétal. L’environnement professionnel n’est pas en reste et multiplie les initiatives majeures : engagement de FoodDrinkEurope en faveur du développement durable, démarche de la Global Reporting Initiative (GRI) dans son adaptation d’indicateurs sociétaux à l’agroalimentaire, démarche initiée par Coop de France et l’ANIA pour une traduction agroalimentaire de l’ISO 26000. Il s’instaure ainsi une dialectique entre les initiatives publiques, et la façon dont le monde professionnel s’adapte au cadre légal ou au contraire l’anticipe en l’influençant.

Des enjeux stratégiques différents pour PME, coopératives ou grands groupes

Dans ce foisonnement d’initiatives, les entreprises doivent se frayer un chemin. La création de la norme ISO 26000 ouvre des perspectives stratégiques majeures, en permettant à partir d’une base officiellement reconnue d’évaluer de manière objective le niveau d’engagement sociétal d’une entreprise donnée (la norme n’étant pas certifiable). L’approche normative n’épuise pas pour autant la diversité des initiatives possibles. En effet, la RSE s’inscrit dans une multiplicité de contextes d’entreprises reflétant des orientations stratégiques différentes, des ambitions contrastées par rapport aux trois piliers constitutifs de la RSE, mais aussi des situations objectives distinctes.






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