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Non, Gaspard Koenig, la RSE n’est pas un « retour de l’ordre moral »

Sébastien Arnaud
09/10/2019



Dans une tribune publiée par le quotidien Les Echos, l’essayiste Gaspard Koenig affirme que la RSE est l’aveu de la faillite de l’Etat. Mais il se trompe en voyant dans la démarche RSE l’instauration de normes.



Creative Commons - Pixabay
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Évidemment que l’entreprise n’est pas là pour dire qui est bien ou mal. Évidemment que la RSE n’est pas là pour améliorer la société dans les domaines où l’État et la collectivité échouent. En caricaturant ce qu'est la RSE, la critique tombe à plat. Contrairement à ce que dit l’essayiste Gaspard Koenig dans un tribune publiée par Les Echos , ce n’est pas parce que la RSE est instrumentalisée par les politiques et les grands groupes que l’on peut parler de « retour à l’ordre moral ». Selon lui : « De manière plus fondamentale, si l'on prend la RSE au sérieux, elle constitue une privatisation de la fabrique de la norme qui participe d'une remise en cause plus générale de la démocratie. En demandant à l'entreprise de s'occuper de la pauvreté ou d'écologie, l'État avoue son impuissance et confie au secteur privé ce que la délibération collective semble incapable de traiter. Faute d'avoir pu mettre en place un revenu universel ou une taxe carbone, on supplie les conseils d'administration de faire un geste. C'est tout d'abord inefficace car sur de tels sujets, éminemment complexes, les gestes les plus visibles sont rarement les plus utiles, et inversement les coupables désignés peuvent devenir les plus innovants. » 
 
Drôle de sophisme de la part du philosophe. Est-ce que si l’on demande à un passant de ne pas jeter ses poubelles chimiques dans la rue, c’est le signe que les services municipaux d’éboueurs ont failli ? Est-ce que le fait que des associations d’aide à la personne ou de générosités en tous genres sont le signe que la collectivité a échoué ? S’il existe bien sur un risque de voir l’Etat se déresponsabiliser, la RSE qui consiste à envisager que l’entreprise par sa place dans la société a de fait un impact ne peut être montrée comme responsable. Quant au retour de l’ordre moral, il provient plutôt de l’incapacité des entreprises à se cantonner à l’évaluation de leurs activités et les points de jonction avec la société. Koenig marque en effet un point lorsqu’il évoque les « valeurs » que certaines sociétés cherchent à incarner en s’attaquant aux déviances. Il ne s’agit pas de responsabilité ici, mais de militantisme sous couvert d'un concept à la mode. 
 
Lire en intégralité la tribune de Gaspard Koenig






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