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Poursuivi par la justice américaine et accusé de viol, Polanski fait la Une de « Paris Match »

Sébastien Arnaud
12/12/2019



Roman Polanski a donné une interview qui fait la Une de Paris Match. Avec en sous-titre, « on essaie de faire de moi un monstre », le magazine semble oublier de le cinéaste est considéré comme fugitif par la justice américaine.



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Si le rôle de la presse est toujours de donner la parole aux acteurs des affaires publiques, la présentation des faits n’en demeure pas moins la première des responsabilités de la profession. Et c’est bien ce qui est gênant avec la Une du Paris Match  de la semaine. On y voit le réalisateur en gros plan pour titre « la Grande explication ». Puis une citation de l’interview : « on essaie de faire de moi un monstre ». 

Plus que le principe d’un entretien qui fait partie de la liberté éditoriale du journal et d’expression de Roman Polanski, c’est bien la présentation des faits qui pose problème. La responsabilité des médias est grande dans les affaires sociales et judiciaires. Or, permettre à un homme recherché par la justice américaine dans une affaire de viol sur mineur dans laquelle il a plaidé coupable (pour relation avec mineur, pas viol), pose problème. « Bien sûr, je suis responsable. En 1977, j’ai commis une faute et c’est ma famille qui en paie le prix presque un demi-siècle plus tard. Les médias se sont jetés sur moi avec une violence inouïe. Ils s’emparent de chaque nouvelle fausse accusation, même absurde et sans substance, car elle leur permet de ranimer cette histoire. C’est comme une malédiction qui revient et je ne peux rien y faire… » déclare notamment le réalisateur. Dénotant une inversion totale des rôles de Roman Polanski qui se place en victime avec une absence totale de recul sur la position du réalisateur est limite.

Cette forme de journalisme qui habille la communication des personnalités en coup journaliste est la marque de fabrique de Paris Match. Mais en l’espèce, la pillule passe moins bien que lorsqu’il s’agit d’une vedette ou d’une personnalité politique. « Donner une telle tribune au réalisateur, accusé d’agression sexuelle ou de viol par, au total, pas moins de douze femmes, a eu de quoi étonner de nombreux internautes, et militantes féministes. Notamment après le témoignage de l'actrice Adèle Haenel, ayant provoqué un séisme dans le monde du cinéma français » commente Gentside.






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