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La RSE est morte, vive la RSE

Sébastien Arnaud
08/03/2018



Deux enseignants publient « L’Entreprise comme bien commun, Au-delà de la RSE ». Un livre qui affirme que la RSE ne parvient pas à changer les mentalités des entreprises. Selon eux, il faut modifier le rôle de l’entreprise en étudiant mieux son impact sur ce qui est de l’ordre du bien commun.



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Si la RSE était un concept stable et appliqué partout de la même manière, on comprendrait déjà mieux le constat du livre « L’Entreprise comme commun, Au-delà de la RSE » (Editions Charles Leopold Mayer). La thèse du livre défend en effet l’idée que la Responsabilité sociale des entreprises (RSE) ne permet pas de changements suffisants de l’impact de l’entreprise sur la société et son environnement. Trop souvent instrumentalisée par des entreprises qui veulent avoir une bonne image, cette approche aurait donc démontré ses limites.
 
Swann Bommier (Science Po) et Cécile Renouard (Essec) livrent avec cet essai un plaidoyer pour la modification du rôle de l’entreprise en tenant mieux compte du bien commun. Selon eux, les entreprises doivent être capables de préserver les biens communs mondiaux. « Il s’agit de rendre au profit son rôle de moyen, et à l’entreprise, sa fonction de création de richesses au service des êtres humains. Cécile Renouard et Swann Bommier suggèrent d’évaluer l’entreprise sur la base de sa capacité à préserver les « biens communs mondiaux ». Leur réflexion s’appuie sur une dizaine d’années d’observation des défis auxquels des grands groupes français comme Total, Danone, Veolia ou Michelin ont été confrontés pour mener à bien leur projet d’entreprise dans le monde, et s’inspire des travaux de l’économiste américaine Elinor Ostrom sur la gestion des biens communs, qui lui ont valu le prix Nobel d’économie en 2009 » commente Le Monde.
 
Leur travail est précieux parce qu’il montre que l’entreprise est une part centrale de la société et qu’elle doit trouver une place harmonieuse. C’est aussi une vision de la création de la richesse qui implique une dimension de long terme et d’horizontalité. On peut cependant, tout en reconnaissant la justesse de l’analyse, reconnaitre que la RSE telle qu’elle est appliquée aujourd’hui par certaines entreprises est un bon intermédiaire et un outil formidable pour changer les mentalités. Evidemment instrumentalisée par des groupes qui cherchent à avoir une bonne image, elle permet de faire évoluer le langage de l’entreprise et pousse à l’engagement sous pression de l’opinion publique.






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