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En Afrique c’est le secteur privé agricole qu’il faut soutenir

Sébastien Arnaud
22/06/2022



Une tribune publiée par « Le Monde » et signée par des connaisseurs du tissu économique africain appelle à développer des outils d’investissements dans le secteur privé agricole du continent.



Creative Commons - Pixabay
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L’Afrique a besoin d’entreprises compétitives, les pays du Nord ont besoin de sortir de la logique exclusive d’aide au développement ou de renforcement des institutions. Et pour cela, la proposition formulée par une tribune publiée par Le Monde est intéressante. « Le secteur agricole et de l’élevage africain se trouve dans une situation paradoxale. Il occupe une place économique et sociale centrale, puisqu’il représente 23 % du PIB du continent et occupe près de 55 % de la population active. On estime également que 70 % des Africains vivent dans les zones rurales (soit près d’un milliard de personnes) et que 60 % des terres arables disponibles dans le monde se trouvent en Afrique. Pourtant, ces activités ne parviennent pas à assurer la sécurité alimentaire des habitants du continent. Une très grande majorité des populations rurales restent dans une situation de pauvreté endémique et de précarité dangereuse » explique le texte signé par trois connaisseurs du secteur primaire africain.

Les auteurs relèvent l’absence de banques spécialisées dans le financement et le fait que les organismes de développement ne peuvent prendre en charge des projets trop petits tandis que les questions de rentabilité sont difficiles à plaider auprès d’investisseurs de tous types. « Au vu des retards considérables à rattraper en termes de développement agricole et des risques nombreux (climatique, sécuritaire, alimentaire notamment) inhérents à cette géographie, nous sommes convaincus que le soutien financier aux entreprises et exploitations privées du secteur constitue la voie à privilégier. Pour cela, un véhicule financier dédié à cet accompagnement devrait être constitué. Il pourrait être alimenté par un mélange de subventions, de prêts concessionnels et de ressources privées, le tout permettant de « dérisquer » partiellement les investissements de ces entreprises et couvrir les nécessaires dépenses d’accompagnement et de suivi des promoteurs » plaide le texte.

Les auteurs suggèrent de mettre une place un organisme avec 50 millions d’euros de capacité annuelle provenant de subventions (40%), ressources concessionnelles (40%) et de fonds privés (20%). « Nous appelons les pouvoirs publics français à accompagner la création de cet outil indispensable pour l’agriculture et l’élevage africains. Il serait complémentaire du dispositif actuel et non concurrentiel. Au contraire, il permettrait ensuite aux banques, aux institutions financières et aux fonds d’investissement d’intervenir sur ces entreprises, qui auront alors l’antériorité suffisante et qui auront fait la preuve de leurs performances » conclue le texte.

Lire ici en intégralité la tribune publiée par « Le Monde »






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