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« Décoloniser la protection de la nature » : WWF et WCS toujours sous pression

Sébastien Arnaud
12/10/2020



L’ONG britannique Survival International en remet une couche sur les conséquences pour les peuples autochtones des actions des ONG environnementales WWF et Wildlife Conservation Society (WCS). Alors que les États-Unis ont supprimé des financements à cause de violations de droits de l’homme en Afrique et en Asie, l’engagement environnemental doit être débattu.



Creative Commons - Pixabay
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Mettant de côté les responsabilités personnelles, la part de naïveté ou l’absence d’étude globale d’impact, les accusations qui visent le WWF et Wildlife Conservation Society (WCS) doivent susciter le débat. Ces deux organisations sont visées par une enquête américaine pour déterminer si l’utilisation des fonds fédéraux a été dédiée à des forces anti-braconnages accusées de violations de droits de l’homme. Les financements, de l’ordre de 12 millions de dollars, ont été gelés et l’enquête est menée par des représentants des deux partis américains.

« Nombre de ces organisations sont à l'origine de la création et de la gestion d'aires protégées en Afrique et en Asie (dont le célèbre Messok Dja) qui ont ruiné la vie de milliers de peuples autochtones et populations locales. La nouvelle a été révélée dans un document gouvernemental ayant fait l'objet d'une fuite. Il explique comment des organisations de protection de la nature telles que le WWF n'ont pas informé le gouvernement américain que les programmes qu'il finançait étaient responsables de graves violations de droits humains dans de nombreux pays » ajoute l’association fondée au Royaume-Uni, Survival International.

Par communiqué, cette ONG s’est appuyé sur cette actualité pour rappeler son combat qui dénonce des nouvelles formes de colonialisme dans les combats de certaines organisations internationales. « Ces violations finissent aussi par nuire à notre monde. Elles détruisent les meilleurs protecteurs de la planète. Il faut mettre fin à la "conservation-forteresse", et la demande actuelle de grandes institutions et d'organisations de protection de la nature de transformer 30 % de la Terre en aires protégées doit être rejetée », a déclaré Stephen Corry, le directeur de Survival.

Si la charge est forte – Corry dénonçant des ONG « fourbe(s) » - la situation est une occasion en or de discuter de l’approche des organisations internationales concernant les objectifs de biodiversité. Car contrairement à ce qui est souvent rapporté pour des raisons de rhétoriques, le patrimoine naturel est avant tout celui des populations locales, et ce avant d’être un patrimoine mondial. Et pour des raisons évidentes d’efficacité, imposer des solutions au détriment des populations, est le meilleur moyen de ne pas atteindre l’objectif recherché.







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