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Le conseil InterAction milite pour une gestion pratique de la problématique de l’eau

08/10/2012



De réalité sociale, la crise mondiale sur les ressources hydriques est devenue une réalité politique au tournant du XXIe siècle. Plus récemment, à la fin du mois de septembre 2012, le Conseil InterAction (CIA), présidé par l’ancien premier ministre canadien Jean Chrétien, s’est réuni en vue d’interpeler le conseil de sécurité de l’ONU au sujet de la question de l’eau. Le CIA présentait alors un rapport intitulé « The Global Water Crisis : Adressing an Urgent Security Issue ». Souhaitant considérer prioritairement l’aspect pratique de la question hydrique, cette publication présente ainsi paradoxalement la reconnaissance du droit universel à l’accès droit à l’eau comme une « fausse panacée ».



Le conseil InterAction milite pour une gestion pratique de la problématique de l’eau
C’est au fil d’un imposant rapport que le Conseil InterAction dresse un panorama exhaustif de la problématique contemporaine de l’eau. Comme l’explique les membres du Conseil InterAction, formé d’une quarantaine d’anciens ministres et chef de gouvernement, l’eau est plus que jamais en 2012 un enjeu sécurité mondial. Aussi ces éminents représentants de la classe politique internationale envisagent-ils sa résolution à travers le développement humain.
 
Le CIA ne ménage pas ses mots pour aborder les risques sécuritaires liés la problématique hydrique. « Les prochaines guerres seront-elles déclenchées par le manque d’eau ? » n’hésitent pas se demander les rédacteurs du rapport. Sous l’effet de la pression démographique, l’eau pourrait dès 2025 devenir une source de conflits : « la rareté de l’eau et les inondations deviendront un problème transfrontalier majeur », avancent de concert les anciens chefs d’État. À cet égard, la notion de sécurité hydrique apparaît depuis le début du siècle comme un enjeu de politique publique et internationale d’ailleurs inscrit parmi les objectifs du millénaire. Près de dix ans après l’adoption de ces objectifs par un large pan de la communauté internationale, les politiques de gestion des ressources hydriques et les méthodes de résolution des problèmes sanitaires et alimentaires associés n’ont que très peu progréssées.
 
Le rapport développe notamment le cas de l’Afghanistan pour illustrer son propos. Dans ce pays, la communauté internationale a tenté dès 2002 de mener une réforme en faveur de la gouvernance des ressources du pays. Dix ans plus tard, cette initiative n’a pas produit les fruits escomptés : une grande partie du territoire afghan se trouve toujours insuffisamment irrigué alors qu’il dispose pourtant de ressources en eau conséquentes. Pour les rédacteurs du CIA, l’échec s’explique par le fait que la réforme est issue d’un « modèle importé » et non de la culture politique propre à l’Afghanistan. Les résultantes de cette situation sont une gestion des ressources en eau aujourd’hui parcellaires et insuffisante pour pourvoir au besoin de l’ensemble des foyers de populations du pays.
 
Par opposition au modèle de gouvernance « clé en main » importé en Afghanistan dans les années 2000, les rédacteurs du rapport interpellent le Conseil de Sécurité sur l’intérêt de privilégier des réformes conçues pour intégrer l’ensemble des spécifiées nationales des pays concernés par « l’insécurité hydrique ». Le rapport se montre notamment critique des initiatives les plus avancées en matière de gouvernance des ressources en eau, dénonçant leur attachement à judiciariser le problème hydrique au détriment de priorités purement pratiques. Dans un pays comme l’Afrique du Sud par exemple, la constitutionnalisation du droit de l’accès à l’eau a de fait confié la responsabilité de la problématique hydrique au gouvernement et aux cours de justice. Mais dans ce pays, les difficultés d’accès à l’eau recouvrent une dimension essentiellement économique à laquelle l’État ne parvient pas à opposer des mesures d’urgence. « Un régime juridique juste et efficace pour la gouvernance de l’eau inclut des droits qui répondent à des menaces réelles » sans se borner à seulement entériner son caractère universel. Pour les membres du CIA, la question de l’eau doit donc plus que jamais être abordée en des termes pratiques par les pouvoirs publics.






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