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Rôle des salariés dans l'entreprise, la vision libérale du partage du pouvoir

Sébastien Arnaud
03/11/2017



En matière de gouvernance des entreprises les débats politiques ont rendu plus flous les lignes de fractures et les postures. Il existe pourtant une école de pensée capitaliste qui craint que la place croissante des salariés n'induisent des pertes de productivité et provoquent des pertes d'emplois à terme. C'est l'avis qu'expriment deux chercheurs dans une tribune publiée sur le site de L'Opinion.



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Prétendre qu'il y a unanimité sur les directions à prendre dans le domaine de la RSE et plus particulièrement de l'aspect social et organisationnel est une erreur. Il existe un vrai débat sur les nouvelles tendances managériales et les arguments de part et d'autre méritent d'être écoutés. C'est par exemple le cas d'une tribune publiée par le site du quotidien de sensibilité libérale L'Opinion.

Les auteurs, Sophie Vermeille et Régis Bourgueil de l'institut Droit & Croissance, commentent la vision de la responsabilité sociale et les tendances managériales au prisme des grands classiques du libéralisme. « Dans une tribune parue dans le New York Times Magazine en 1970, le Prix Nobel d’économie Milton Friedman trancha la question fondamentale de la responsabilité de toute entreprise : augmenter ses profits. A l’entreprise une responsabilité économique, celle d’être viable et profitable ; aux citoyens, associations et gouvernements, une responsabilité sociale, celle de faire ce qu’ils estiment être éthique. Tel est, selon Friedman, le credo du capitalisme » commencent-ils.

Que l'on partage ou non cette vision de l'entreprise, l'opinion mérite d'être entendu pour être contredite sans jugement de valeurs. D'ailleurs, préviennent-ils, « On aurait tort de voir dans la répartition des missions de Friedman une vue cynique et socialement irresponsable. Il s’agit plutôt d’une nette délimitation des fonctions de chacun. Car confondre les missions des dirigeants mandatés par les actionnaires reviendrait assurément à leur laisser des marges de manœuvre dont on peut légitimement craindre qu’elles soient mises à leur profit. »

Leur argumentaire est cependant un peu faible lorsqu'ils s'appuient sur le prix Nobel d'économie de 2016 Olivier Hart pour suggérer que dimensions éthiques prises en compte par les dirigeants pourraient « ouvrir la porte à des comportements opportunistes sous couvert de considérations éthiques ». On pourrait en effet répondre que la recherche de profit sans considération éthique peut aussi « ouvrir la porte » à beaucoup de comportements. On sort ainsi du cadre du débat avec des procès d'intention.

Toujours est-il que leur position a toute sa place dans le débat pour que le concept RSE gagne en profondeur et en réalisme, avec des arguments rationnels et économiques. En effet, il existe des réponses non idéologiques à certaines de leurs objections. Ils avancent ainsi une approche plus minimaliste de la RSE, plus capitaliste : « Au lieu de laisser les dirigeants arbitrer seuls, la loi devrait, comme l’ont récemment préconisé Oliver Hart et Luigi Zingales, permettre aux actionnaires détenant au moins 5% du capital de proposer aux autres actionnaires d’imposer aux dirigeants d’atteindre certains objectifs en matière de responsabilité sociétale. Les dirigeants auraient ainsi pour mission d’agir, sur mandat de leurs actionnaires. »

Lire en intégralité la tribune publiée sur le site du quotidien L'Opinion







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