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OGM : "Il y a 30 ans, la France fabriquait le premier OGM"

08/12/2016



Laurent Chevallier, médecin nutritionniste attaché au CHU de Montpellier, et Jean de Kervasdoué, économiste de la santé, se sont interrogés sur l’utilisation des organismes génétiquement modifiés dans l’environnement dans le journal hebdomadaire Le Point.



OGM : "Il y a 30 ans, la France fabriquait le premier OGM"
Pour Jean de Kervasdoué, la France devrait autoriser les OGM : dans son dernier livre, Ils croient que la nature est bonne, il dépeint sa vision de l’environnement selon laquelle l’homme serait là « pour mater une nature le plus souvent hostile, la façonner pour la mettre à son service ». Il affirme : « Il faut autoriser non seulement la recherche, mais aussi la culture des OGM en France ».

Cet économiste de la santé, ancien directeur des Hôpitaux, considère que le progrès prime sur la protection de l’environnement : « Un milliard d‘êtres humains en consomment. Nous sommes tous des organismes génétiquement modifiés, le produit de mutations. Sans mutations, il n’y aurait pas eu d’évolution. » Il ajoute : « Il y a 30 ans, la France fabriquait le premier OGM, aujourd’hui le monde entier, sauf nous, cultive des OGM. Le paradoxe de la position française, c’est que les OGM sont une solution pour réduire l’utilisation de pesticides, les plantes génétiquement modifiées sont plus saines et rentables, car elles ne consomment pas de pesticides ou évitent les sarclages pour détruire les mauvaises herbes. »

"La société a besoin d'une écologique scientifique"

Laurent Chevallier rétorque : « Dire que nous sommes tous des OGM, c’est atterrant ! Pour concevoir un organisme génétiquement modifié, on introduit dans un génome le gène d’une autre espèce. A ma connaissance, on n’a jamais osé faire cela avec le génome. Et une mutation provoquée n’a rien à voir avec une mutation naturelle ».

Le nutritionniste explique ainsi que  « la société a besoin d’une écologie scientifique ». Il assure : « Aujourd’hui, tous les êtres vivants sont confrontés dans leur environnement à une invasion de molécules chimiques, avec des conséquences ravageuses sur la faune et la flore. Grâce à Pasteur, nous avons gagné la bataille contre les virus et les bactéries ; nous devons maintenant passer d’une hygiène pasteurienne à une hygiène chimique. »

Par conséquent, le médecin se dit « favorable à la recherche sur les OGM, pour fabriquer des médicaments, par exemple ». En revanche, pour lui, il est « totalement faux de dire que les OGM diminuent l’utilisation de pesticides ». Car aux Etats-Unis, « leur usage immodéré a créé de super-résistances aux pesticides, ce qui oblige les agriculteurs à asperger leurs champs deux fois plus ».
 
Quant au fameux « principe de précaution » introduit par Jacques Chirac dans la Constitution en 2005,  Jean de Kervasdoué le taxe de « bêtise »,  qui obéit à un « principe de la peur » : « Nous sommes des êtres chimiques, une chimie particulière, celle du carbone. Par ailleurs, les plantes produisent des toxines, le soja contient des hormones, la pomme de terre des neurotoxines et le café du benzène. S’il s’agissait de produits industriels, ces aliments seraient recalés par les instances qui fixent les normes sanitaires ! ».

 Mais pour Laurent Chevallier, faire croire que toxines naturelles et chimiques sont identiques, c’est « faire le jeu des industriels des pesticides » : « prenez les insecticides pyréthrinoIdes, ce sont des molécules de synthèses proches de celles du pyrètre naturel, mais qui sont plus agressives et moins rapidement dégradées ».







1.Posté par Gil Kressmann le 13/12/2016 17:03
La résistance aux herbicides existait avant les plantes GM:
Il ne faut pas mettre tous les pesticides dans le m^me pannier: il faut différencier les herbicides et les insecticides.
La résistance aux herbicides est souvent imputée à l’utilisation du glyphosate dans les cultures de plantes OGM. C'est l'argument principal des anti OGM que le Docteur Chévalier reprend sans esprit critique. Cependant, la Société des Science des Adventices d’Amérique (WSSA) rapporte que la résistance aux herbicides existait 40 ans avant les cultures génétiquement améliorées. Selon un communiqué de presse du WSSA, alors que l’année 2016 marquait seulement le 20ème anniversaire des cultures GM résistantes au glyphosate, 2017 marquera le 60ème anniversaire du premier rapport d’observation d’adventices résistantes à des herbicides.

Le premier cas connu de résistance aux herbicides a été rapporté en 1957 :une comméline commune invasive d’Hawaii était résistante à un herbicide avec une auxine synthétique. Depuis 250 espèces d’adventices ont marqué une résistance à 160 herbicides différents qui couvrent 23 des 26 mécanismes d’action connus des herbicides et 86 cultures dans 66 pays. Ce phénomène de résistance est principalement du à des mauvaises pratiques agricoles et pas aux OGM

Quant aux OGM résistant à des insectes ils ont permis sans contestation possible de supprimer des traitements chimiques.

Au total il y a bien diminution de l'utilisation des insecticides dus directement aux cultures OGM tandis que l'utilisation des OGM tolérants au glyphosate a entrainé une augmentation de l'utilisation du glyphosate mais une diminution de l'utilisation des autres herbicides.

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