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Léon Vivien : quand le mécénat transforme la fiction en réalité

24/04/2013



Y a-t-il un lien entre le community management et la Première Guerre mondiale ? Assurément, et il s’appelle Léon Vivien. Le nom ne vous dit peut-être rien et pourtant. Ce poilu de fiction raconte quotidiennement son expérience du front en direct depuis les années 1914-1918. Avec cette initiative innovante portée par le Musée de la Grande Guerre de Meaux, et l’agence de communication DDB, le devoir de mémoire prend une dimension inédite.



Page Facebook de Léon Vivien - Capture d'écran
Page Facebook de Léon Vivien - Capture d'écran
Depuis le 11 avril 2013, une page Facebook d’un genre particulier anime la partie francophone du fameux réseau social. Il s’agit de la page de Léon Vivien, utilisateur fictif au profil pour le moins atypique puisqu’il est officiellement né le 10 septembre 1885. Ses premiers posts remontent ainsi à 1914, date à laquelle ce jeune Français et enseignant de profession assiste au déclenchement de la Première Guerre mondiale et se voit convoqué dans les tranchées.
 
Aux origines de ce profil d’un genre particulier se trouve la Musée de la Grande Guerre de Meaux. L’établissement, ouvert en 2011, propose la plus grande collection publique d’Europe sur le thème de la Première Guerre mondiale. Un patrimoine que le Musée a souhaité valoriser. Il s’est donc entouré pour cela d’une agence de communication : DDB Paris.
 
Après une campagne publicitaire fort remarquée à l’occasion du premier anniversaire du musée, le tandem formé par le Musée et DDB a décidé de se lancer dans un projet de mécénat des plus originaux : le défi est alors de donner vie aux souvenirs de la Grande Guerre en utilisant la capacité de diffusion massive et en temps réels des réseaux sociaux.
 
Avec le concours de l’historien Jean-Pierre Verney, DDB Paris conçoit ainsi un profil fictif, celui d’un jeune Français envoyé au front en 1914, et quelque 200 posts retraçant son histoire de combattant auquel réagissent d’autres personnages d’époque, tels que la compagne de Léon Vivien, sa famille ou encore ses compagnons de tranchée. Le tout est agrémenté d’illustrations et de photographies d’époque, et distillée chaque jour sur Facebook. L’effet d’immersion est ainsi des plus saisissant, et le succès immédiat. Quelques jours seulement après l’ouverture du compte, on recense déjà en effet près de 44 000 abonnés au profil de Léon Vivien. Et à en juger par les commentaires laissés par les internautes, réels cette fois-ci, nul doute que ceux-ci s’identifient et se passionnent comme rarement pour l’histoire des Poilus.
 
L’histoire de Léon Vivien est exceptionnelle à bien des égards. Toute d’abord, on ne peut qu’être admiratif devant l’histoire de ce combattant, dont le caractère fictif n’enlève rien à la puissance de son récit rendu vivant par une progression quotidienne, interactive et constamment illustrée. D’autres part, le Musée de la Grande Guerre de Meaux et DDB Paris font ici preuve d’une inventivité remarquable et d’une capacité exceptionnelle à tirer parti de l’anonymat, de la gratuité et de la vitesse du web pour en faire un instrument de mémoire collective et de pédagogie des plus efficaces. Enfin, Léon Vivien symbolise également la qualité des initiatives qui voient le jour lorsque deux acteurs s’engagent avec sincérité à travers un projet de mécénat. Le Musée de la Grande Guerre de Meaux et DDB Paris sont ainsi à l’origine d’une entreprise inédite de diffusion de la connaissance. Saluons donc leurs efforts, et surtout ceux de Léon Vivien qui, aussi fictif soit-il, n’en porte pas avec moins de brio le souvenir de ces milliers français qui ont fait l’Histoire de France il y a un siècle de cela.






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