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Le CIRAD propose une nouvelle méthode pour éradiquer les mouches tsé-tsé

Sébastien Arnaud
17/11/2015



Malgré la difficulté à les repérer, les populations de mouches tsé-tsé isolées constituent les meilleures cibles pour les campagnes d'éradication. En couplant analyse d'images satellites et génétique, les chercheurs du CIRAD et leurs partenaires ont élaboré une méthodologie pour les débusquer à l'échelle du continent.



Source : Pixabay, image libre de droits.
Source : Pixabay, image libre de droits.
Les chercheurs du Centre International en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) ont élaboré une méthode pour débusquer à l’échelle du continent les populations de mouches tsé-tsé isolées.

Un communiqué du CIRAD revient sur cette nouvelle approche censée servir les campagnes d’éradication sur tout le continent.
 

Une « approche novatrice »

Le communiqué du CIRAD présente cette méthodologie comme le « résultat de huit ans de travaux », qui « pourra être appliquée au ciblage d'autres vecteurs de maladies, ainsi qu'à la conservation des espèces menacées. »

Car « en Afrique subsaharienne, les mouches tsé-tsé (ou glossines) propagent des maladies parasitaires, les trypanosomoses, qui non seulement menacent la santé humaine mais ravagent aussi l'agriculture. Ainsi, le nagana, ou trypanosomose animale africaine, tue chaque année plus de trois millions de têtes de bétail, engendrant des pertes dépassant les 4 milliards de dollars et freinant fortement le développement de l'élevage ainsi que la production agricole. »

Par conséquent, « les campagnes d'éradication constituent des outils essentiels de lutte contre les trypanosomoses humaines ou animales. Malheureusement, elles sont très coûteuses, et peu efficaces : jusqu'ici, elles n'ont été couronnées de succès que dans moins de 2 % des zones infestées. »

Le chercheur du CIRAD qui a dirigé ces travaux, Jérémy Bouyer, explique : « Souvent, les campagnes d'éradication visent des populations de mouches qui ne sont pas réellement isolées les unes des autres. Conséquence : les zones nettoyées sont progressivement réinfestées par les tsé-tsé des régions avoisinantes. »

Le communiqué précise qu’ « habituellement, les chercheurs analysent pour cela les échanges génétiques entre populations de mouches. » Cependant, il ajoute que « cette approche n'est pas généralisable, car elle nécessite de pratiquer d'onéreuses campagnes de capture de tsé-tsé, dans des zones parfois très difficiles d'accès. Pour contourner le problème, les chercheurs du Cirad et leurs partenaires français, africains et européens ont développé une autre méthode, basée sur le concept de ‘friction de paysage’, emprunté aux géographes. Utilisé notamment pour modéliser les flux routiers, il définit en biologie la façon dont les éléments du paysage influencent le déplacement des espèces animales. »
 






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