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Climat : L'Accord de Paris, encore loin d'être atteint ?

07/11/2017



Les engagements pris par les pays au niveau national ne représentent qu'un tiers des réductions d'émissions nécessaires à l'horizon 2030 pour respecter les objectifs relatifs à la lutte contre les changements climatiques.



Source : Pixabay, image libre de droits
Source : Pixabay, image libre de droits
Il faut que les gouvernements et les acteurs non-étatiques fassent preuve d'ambitions à la hausse afin de garantir que les objectifs de l'Accord de Paris sur le climat puissent encore être atteints, selon une nouvelle étude de l'ONU publiée mardi à quelques jours de la Conférence sur les changements climatiques (COP23) à Bonn, en Allemagne.
La huitième édition du rapport annuel de l'ONU sur l'écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions révèle que les engagements pris par les pays au niveau national ne représentent qu'un tiers des réductions d'émissions nécessaires à l'horizon 2030 pour respecter les objectifs relatifs à la lutte contre les changements climatiques. Les mesures prises par le secteur privé et les mesures à l'échelle infranationales ne se multiplient pas à un rythme qui permettrait de combler cet écart inquiétant, souligne le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) dans un communiqué de presse.
L'Accord de Paris vise à limiter le réchauffement climatique en-deçà des 2 degrés Celsius mais un objectif encore plus ambitieux de 1,5 degré Celsius est également suggéré. Atteindre ces objectifs réduirait la probabilité de sérieuses conséquences climatiques nocives pour la santé des êtres humains, pour les moyens de subsistance et les économies du monde entier.
Dans l'état actuel des choses, une mise en oeuvre complète des contributions prévues déterminées au niveau national conditionnelles et inconditionnelles entraînerait très probablement une augmentation des températures d'au moins 3 degrés Celsius à l'horizon 2100 - « inconditionnelles » signifie que les gouvernements seront tenus de prendre des engagements bien plus importants lorsque ceux-ci seront révisés en 2020.
Dans le cas de figure où les Etats-Unis donneraient suite à leur intention déclarée de quitter l'Accord de Paris en 2020, le scénario pourrait se révéler encore plus sombre.
 

Des solutions pratiques pour réduire les émissions

Cependant, le rapport présente des solutions pratiques pour réduire drastiquement les émissions de CO2 grâce à des mesures d'atténuation en développement rapide basées sur des modèles existants dans les domaines de l'agriculture, des bâtiments, de l'énergie, de la foresterie, de l'industrie et des transports.
Des mesures fortes pour la réduction des forceurs climatiques tels que les hydrofluorocarbones, par le biais de l'amendement de Kigali au Protocole de Montréal, et à d'autres polluants à courte durée de vie comme le carbone noir, pourraient aussi grandement contribuer à réduire les émissions de CO2.
« Un an après l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris, nous nous retrouvons dans une situation où les efforts sont encore insuffisants pour éviter un avenir misérable à des centaines de millions de personnes », affirme le Directeur exécutif du PNUE, Erik Solheim. « C'est inacceptable. Si nous investissons dans les technologies adéquates en nous assurant que le secteur privé soit impliqué, il est possible de respecter la promesse que nous avons faites à nos enfants de protéger leur avenir. Il faut que nous nous y attelions dès maintenant ».
Les émissions de CO2 ont été stables en 2014, en partie grâce à la transition vers des sources d'énergies renouvelables, notamment en Chine et en Inde. Cela a suscité l'espoir que le pic des émissions ait été atteint et allait désormais suivre une trajectoire à la baisse à l'horizon 2020. Cependant, le rapport révèle que d'autres gaz à effet de serre, comme le méthane, continuent à augmenter et que l'accélération de la croissance économique mondiale pourrait être responsables d'une hausse des émissions de CO2.
« L'accord de Paris a donné un nouvel élan aux mesures pour lutter contre les changements climatiques, mais cet élan faiblit », déclare Edgar E. Gutiérrez-Espeleta, Ministre de l'environnement et de l'énergie du Costa Rica et Président de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement 2017. « Nous faisons face à des choix douloureux : renforcer nos ambitions ou subir les conséquences de leur affaiblissement ».






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